LA QUESTION DE MACÉDOINE VII. — Impossibilité d’arriver à une délimitation des nationalités. Les Turcs de Macédoine. — Statistique officielle. — Critique des thèses nationales. — Une brochure de M. Cvijic. — Arguments ethnographiques et arguments linguistiques. — Quelques points acquis. — Les Slaves de Macédoine. — Macédoniens avant tout. — La question agraire. — Le régime des tchiflik. — La question sociale en Macédoine. Au cours de l'annce de l’hégire 1322, terminée le 28 février 1907, dans cent et une rencontres avec des bandes armées, les soldats et les gendarmes turcs ont tué 462 hommes, dont 242 Bulgares, 181 Grecs et 39 Serbes : ils en ont blessé 21 et pris 84 ; eux-mêmes ont perdu 75 tués et 100 blessés : tel est le bilan officiel, établi et publié par les soins de l’inspecteur général Hilmi Pacha, pour les trois vilayets de Salonique, de Monastir et de Kossovo qui constituent la Macédoine. D’après une note d’origine turque publiée par le Journal des Débats du 11 mai 1908, pendant la même année 1322 (1906), le nombre des meurtres a étéde 1825, etpour 1323(1907) il a été de 1797 pour une région « peuplée de 2.910.000 habitants, constituant la sphère d’action particulière des bandes. » Pour toute la Macédoine, on peut compter une moyenne de 2.000 meurtres par an. Pour le seul mois de novembre 1907, le nombre des assassinats a été de 211 *. Ces chiffres, 1. Interview du colonel (aujourd’hui général) Vérand, dans le Temps du 8 janvier 1908. Ce tableau résulte des renseignements échangés par les officiers européens chargés de la réorganisation de la gendarmerie dans les divers secteurs. Voici en détail le bilan de novembre 1907 : ASSASSINATS BULGARES SERBES TURCS GRECS Secteur autrichien (Uskub). 64 52 5 7 Secteur italien (Monastir). . 56 3