LA. CRISE DE 1908 nous entrerons en pourparlers avec la principauté, sur la base de l’article 29 de l’Acte de Berlin. J’estime que notre politique de chemins de fer, que je retrace ici dans ses grandes lignes, nous facilitera essentiellement dans la transformation actuelle des conditions politico-économiques et dans le maintien de notre situation. En même temps elle assurera à nos communications avec le Sud de nouvelles combinaisons, à la condition toutefois que nos efforts purement économico-politiques soient puissamment secondés, non seulement par les pays balkaniques intéressés, mais aussi par la sagacité entreprenante de nos milieux économiques et industriels. » La politique, ainsi annoncée et définie, par le baron d’Æhrenthal, est une application de l’article 25 du traité de Berlin. Il est bon d’en rappeler le texte : Art. 25. — Les provinces de Bosnie et d’Herzégovine seront occupées et administrées par l’Autriche-Hongrie Le gouvernement d’Autriche-Hongrie ne désirant pas se charger de l’administration du Sandjak de Novi Bazar qui s’étend, entre la Serbie et le Monténégro, dans la direction Sud-Est jusqu’au-delà de Mitrovitza, l’administration ottomane continuera d’y fonctionner. Néanmoins, afin d’assurer le maintien du nouvel état politique ainsi que la liberté et la sécurité des voies de communication, l’Autriche-Hongrie se réserve le droit de tenir garnison et d’avoir des routes militaires et commerciales sur toute l’étendue de cette partie de l'ancien vilayet de Bosnie. A cet effet les gouvernements d’Autriche-llongrie et de Turquie se réservent de s’entendre sur les détails. Après trente ans, c’est une de ces ententes prévues par le dernier paragraphe de l’article 25, qui vient de se conclure entre Vienne et Constantinople. On a souvent épilogué sur le sens de l’article 25 et sur les droits qu’il confère à l’Autriche-Hongrie ; il ne parle que de « routes militaires et commerciales » et l’on s’est demandé si ces routes pouvaient ôtre des chemins de fer. En diplomatie, tout peut se