RÉPERCUSSIONS ET SOLUTIONS 251 Si anciennes sont, dans la péninsule, les haines historiques, si tenaces les rancunes, si vives les jalousies, si intraitables les vanités l, que l’on peut affirmer que, d’ici un long temps du moins, si une pareille confédération générale devait se former, ce serait par la force, autour d’un Etat victorieux et de la Macédoine affranchie. Moins invraisemblable cependant serait une confédération restreinte où n’entreraient que les Etats danubiens : Roumanie, Bulgarie, Serbie, et qui resterait purement défensive. L’obstacle à toutes ces combinaisons, l’objet de toutes ces querelles, c’est, toujours et partout, celte Macédoine où les Turcs sont solidement établis et d’où le programme des grandes puissances n’est pas de les chasser, mais, au contraire, de les fortifier en les réformant. VI Tant que les petits États balkaniques n’auront pas compris l’avantage qu’il y aurait pour eux à faire, à un grand intérêt général, le sacrifice de leurs querelles particulières, c’est des grandes puissances que dépendra, en définitive, l’avenir de la Macédoine. Leur attitude en Orient est déterminée par les con- 1. Voici la dépêche qu’adressait, en septembre 1906, le docteur Yéroyaanis, d’Athènes, président de l’Association macédonienne, ¿différents hommes d’Etat et journaux : « Par suite des bruits circulant dans la presse européenne que l'Angleterre propose l’autonomie de la Macédoine sous le prince Mirko (second fils du prince de Monténégro), les Macédoniens déclarent irrévocablement que jamais prince étranger ne mettra le pied sur le sol sacré de leur glorieuse patrie héllène, et que leur vœu ardent, leur rêve traditionnel est l'annexion de la Macédoine à la mère patrie grecque. » (Le Temps du 2 septembre 1906.)