396 LU CONFLIT ANGLO-TURC qu’elle s’élait engagée à fixer un terme au séjour do ses troupes en Egypte. Le gouvernement français s’est considéré comme engagé — par l’article 9 de la Convention du 8 avril 1904, qui l’oblige à « prêter à l’Angleterre l’appui de sa diplomatie pour l’exécution des clauses relatives à l’Egypte » — à intervenir auprès de la Sublime Porte pour lui conseiller d’accorder satisfaction à l’Angleterre. L’ambassadeur de France à Constantinople a, en effet, par une démarche officielle, appuyé de son autorité l’action de son collègue. La Grande-Bretagne a vu venir à elle, dans son différend avec la Turquie, un concours plus inattendu : l’ambassadeur du Tsar, M. Zinoviev, a, lui aussi, fait connaître au gouvernement ottoman que la Russie, loin d’être disposée à soutenir sa cause, l’engageait vivement à ne pas persister dans sa résistance. Ainsi, pour la première fois, peut-être, sur la terre classique de leurs vieilles querelles, l’Angleterre s’est trouvée marcher d’accord avec la Russie : un phénomène aussi nouveau était bien fait pour causer quelque surprise aux diplomates qui se souviennent d’avoir siégé, voilà moins de trente ans, au Congrès de Berlin ! On a été généralement d’accord pour interpréter la démarche de l’ambassadeur russe comme la première manifestation, tout au moins comme le signe précurseur de cet accord général «ntre la Russie et l’Angleterre qui devait aboutir moins de deux années plus tard. Des nouvellistes impatients ont parlé dès cette époque de « la nouvelle triple alliance » qui se serait manifestée à propos du conflit anglo-turc. L’Orient est apparu, une fois de plus, dans cet incident, comme la pierre de touche des grandes combinaisons politiques ; c’est presque toujours, quelles que soient les apparences contraires, en fonc-