550 LES INTÉRÊTS SPÉCIAUX DE LA FRANCK EN ORIENT « seulement pour l’Asiatique mais aussi pour les « races européennes du Levant. » Cette « attraction » dont le Français bénéficie, ce n'est pas seulement à son caractère qu’il la doit, c’est aux affinités créées par une longue tradition entre la France, protectrice efficace de leurs libertés et de leur existence même, et les nations levantines. Cette influence, il est plus aisé de nous l’envier que de nous l’enlever. Au cours de l’histoire, plusieurs des grandes nations européennes ont obtenu du Sultan, à la suite de guerres heureuses, le droit de protéger leurs nationaux et même d’intervenir en faveur des chrétiens. Ainsi, la Russie a pris peu à peu la protection des chrétiens orthodoxes, et l’Angleterre est souvent intervenue en faveur des missions protestantes. L’Au-triche-Hongrie, aux traités de Passarovitz, de Belgrade et de Sistova, a fait inscrire des clauses par lesquelles le Sultan garantit le libre exercice de la religion catholique en Orient et, en fait, certains groupes catholiques, tels que les Albanais catholiques et les Coptes de la Haute-Egypte sont devenus ses protégés, quoique les Albanais Mirdites n’aient jamais cessé d’affirmer leurs préférences pour un protectorat français1. Ainsi, d’autres puissances ont obtenu des droits de protection et ont essayé de se créer une clientèle de protégés ; mais c’est la France seule qui, pratiquement, est intervenue, c’est elle seule qui jouit de la confiance des populations. Sa 1. Au Congrès de Berlin, le comte de Saint-Vallier, plénipotentiaire français, d’accord avec M. de Haymerlé. plénipotentiaire austro-hongrois, ont introduit une motion en faveur de la principauté semi-indépendante de Albanais Mirdites. La Porte s’engagea à ne faire aucun changement dans la montagne mirdite (XIII* P1'0' tocole in fine. Cf. A. d’Avril. Négociations relatives au traité de Berlin, p. 432).