La question de macédoine insistions, comment, sur cette vieille terre d’histoire qui vit naître Alexandre, toutes les invasions, toutes les dominations ont laissé des traces; depuis les Pélasges jusqu’aux Turcs en passant parles Hellènes, les Romains, les Slaves, les Bulgares, toutes les races qui ont séjourné dans ces riches plaines, y ont installé des colonies et laissé des rameaux. Les hautes montagnes qui s’étalent en massifs irréguliers ou qui s’allongent en chaînes capricieusement orientées sur le sol de la Macédoine, y délimitent des bassins aux contours très accusés, nettement séparés les uns des autres, mal reliés entre eux par des sentiers de chèvre ou par des défilés où la route doit disputer sa place au torrent; une telle disposition géographique favorisait la vie particulariste, la survivance des mœurs et des idiomes de chacun des peuples qui s’y sont établis. Les plaines ont subi le joug des conquérants qui se sont succédé en Macédoine ; mais les épais massifs de montagnes sont restés l’asile de populations à demi indépendantes, jalouses de garder leurs traditions, leurs croyances et leur langue ; ce sont elles qui sortent aujourd’hui de leur retraite pour se reconstituer en nationalités et faire revivre leurs droits. Ainsi chaque revendication nationale, pour justifier ses prétentions, peut trouver en Macédoine des arguments ethnographiques et invoquer des souvenirs historiques. Sans parler des Turcs, ni des Albanais, quatre races chrétiennes : les Bulgares, les Serbes, les Grecs, les Yalaques, vivent sur le sol de la Macédoine et font valoir leurs titres à la possession souveraine du pays. Quatre Etats balkaniques ou danubiens, la Bulgarie, la Serbie, la Grèce, la Roumanie soutiennent les revendications des populations qu’ils considèrent comme des rameaux détachés de leur propre,