RÉPERCUSSIONS ET SOLUTIONS 213 été étudiées et préparées pour l’avenir. Malheureusement les graves difficultés financières, au milieu desquelles la Commission s’est péniblement débattue, ont paralysé sa bonne volonté réformatrice. Quand les grandes puissances obtinrent du gouvernement turc qu’il accepterait les services d’officiers européens en Macédoine, on crut volontiers en Europe qu’ils seraient chargés d’empêcher les massacres et d’imposer la paix, qu’ils joueraient, en somme, un rôle analogue à celui que leurs camarades ont si heureusement rempli en Crète. Telles n’étaient pas cependant leurs fonctions : le gouvernement turc les appelait pour leur demander aide et conseils techniques pour la réorganisation de la gendarmerie ; et à cela s’est, en effet, bornée l’activité du général Degiorgis. L’entreprise était d’ailleurs aussi nécessaire que malaisée : mal payés, mal instruits, indisciplinés, les saptiés turcs avaient l’habitude de se payer sur le paysan chrétien, si bien que les gendarmes n’étaient ni les moins dangereux, ni les moins féroces des brigands. A ce point de vue, les réformes ont donné un résultat indéniable : deux écoles d’instruction pour les gendarmes ont été créées à Uskub et à Monastir, une troisième, la principale, pour les chefs de poste, à Salonique, sous la direction du major allemand von Alten. Successivement, par fournées, les nouveaux gendarmes, engagés volontaires ou choisis parmi les soldats en activité de service, viennent passer trois mois dans les écoles, si bien qu’aujourd’hui le plus grand nombre y ont fait un stage ; ils y reçoivent une instruction spéciale technique ; ils y apprennent un règlement copié sur celui de la gendarmerie française. Grâce aux efforts des agents civils, des conseillers financiers, et de l’inspecteur général, les gendarmes