RÉPERCUSSIONS ET SOLUTIONS 221 loger un poste de gendarmes, aujourd’huile demande. Dans les vilayets de Monastir et de Salonique, ce sont les bandes grecques qui ont, en ces derniers mois, accompli les plus sinistres exploits; elles ont pénétré jusque dans la région de Sérès et de Drama, attaquant les villages sans défense, se livrant à d’affreux massacres, assassinant jusque dans les villes. On peut affirmer, sans injustice, que les autorités ottomanes ferment volontiers les yeux sur le passage des bandes grecques tandis qu’elles poursuivent sans merci les Comitadjis bulgares. Lorsqu’ils sont pris, les Grecs sont, en général, beaucoup moins sévèrement condamnés que les Bulgares; du Palais même, par-dessus la tète d’Hilmi Pacha, des ordres arrivent parfois de les épargner *. C’est la méthode des Turcs de soutenir les minorités ; ils sont bien disposés pour la propagande grecque dans les parties de la Macédoine où il n’y a pas de Grecs ; là où ils sont nombreux, les Turcs favorisent les Valaques; ils protègent les Serbes dans les pays bulgares, mais au delà du Char, en Yieille-Serbie, ils les laissent massacrer par les Albanais. Le gouvernement ne redoute ni les Serbes, ni surtout les Grecs dont il a eu si facilement raison en 1897; mais il craint les Bulgares qui ont une excellente et nombreuse armée et à qui vont, quoi qu’on en puisse dire, les sympathies de la plus grande partie de la population chrétienne de Macédoine. Il est tout naturel qu’ils cherchent avant tout à détruire 1’« Organisation » bulgare qui tient tout le pays et qui seule est en mesure d’y pro- 1- Il y a eu, dans l’hiver 1907-1908, un affreux massacre près de Monastir; on accusa d'abord, comme c’est l’habitude, les Bulgares. Quelques semaines après on trouva, sur un chef de bande grec capturé, la preuve que les criminels étaient des grecs ; l’affaire a été étouffée.