564 LES INTÉRÊTS SPÉCIAUX DE LA FRANCE EN ORIENT Saint-Siège; son gouvernement s’appuie sur les forces révolutionnaires et anticléricales. Tant que la France exercera ses prérogatives, le Saint-Siège apparemment les lui gardera. VII Il faut cependant voir les choses telles qu’elles sont, même lorsqu’on les déplore. Il est certain que le protectorat français en Orient n’est plus et ne peut plus être aujourd’hui ce qu’il était hier. La rupture diplomatique entre la France et le Saint-Siège en rend l’exercice très difficile, au moins dans les formes anciennes. Les lois contre les congrégations, la séparation de l’Église et de l’Etat et, plus encore, les tendances anticatholiques d’une partie du Parlement et de l’opinion rendent de plus en plus malaisé l’exercice d’un privilège qu’un certain nombre de membres de la majorité parlementaire regarde comme un fardeau. Est-ce à dire que la situation prééminente de la France dans le Levant ne sera bientôt plus qu’un souvenir? Non. Il dépend de nous que le protectorat, s’il doit disparaître dans sa forme ancienne, survive sous une forme renouvelée. • Nous avons vu, au cours de ces pages, que les fondements du protectorat n’ont pas toujours été les mêmes : il s’est d’abord étendu à tous les latins, religieux, pèlerins ou commerçants voyageant en Orient sous la sauvegarde « de l’empereur de France » ; puis il s’est peu à peu réduit, et lorsque des traités internationaux sont venus lui donner un fondement dans le droit écrit, c’est surtout la protection et la police des Lieux-Saints et la