DANS L’EMPIRE OTTOMAN 349 d’Asie Mineure avec le gouvernement du Quirinal est officiellement constatée. Le marquis Imperiali, au mois d’octobre 1906, s’est rendu à Salonique où il a visité les écoles et exhorté les parents, comme à un devoir patriotique, à faire donner à leurs enfants une éducation nationale. On annonce son prochain voyage à Jérusalem. 11 faut, pour goûter toute la saveur de la nouvelle politique italienne et en tirer les leçons qu’elle comporte pour nous, l’observer parallèlement à la politique française, dont elle forme l’antithèse exacte. Diminution du crédit affecté aux écoles congréga-nistes d’Orient, rupture avec le Saint-Siège, campagne de certains radicaux contre le Protectorat français dans le Levant, vote par la Chambre, en 1904, d’un vœu tendant « à substituer progressivement des écoles laïques aux établissements congréganistes que la France subventionne » : tel est, du côté français, le bilan. Il suffira, pour l’apprécier, d’opposer l’adroit et heureux opportunisme des Italiens, leur complet détachement de toute espèce de passion doctrinaire, dès qu’il s’agit de l’intérêt national, aux passions sectaires qui, sous couleur de laïcité, menacent de dilapider ce capital incomparable d’intluence morale et d’avantages matériels qu’à travers les siècles, depuis Charlemagne jusqu’à Gambetta, Carnot et Félix-Faure, les divers gouvernements qui se sont succédé dans notre pays ont accumulé. La politique, c’est les intérêts : ce n’est pas aux Italiens qu’il est besoin de l’apprendre. Le dévouement aux idées passe, chez eux, au second plan : ne cherchons pas s’il convient de les en féliciter ou de les en plaindre, mais constatons les bénéfices qu’ils tirent de leur méthode. Ils ont d’abord tenté, en essaimant, dans les ports du Levant, des écoles