220 LA QUESTION DE MACÉDOINE tion bulgare a également beaucoup souffert. Les Turcs ont trouvé sur des morts ou des prisonniers des listes des principaux propagandistes de la cause bulgare et ils en ont profité pour organiser contre eux une véritable terreur policière et judiciaire. Des divisions intestines affaiblissent l’organisation bulgare ; Sandanski et ses partisans, qui tiennent la montagne entre Sérès et la frontière bulgare, sont en désaccord avec les bandes qui suivent les directions de Sarafof et de ses amis. Lorsque Sarafof a été assassiné avec Garvanof en décembre 1907, on a accusé Sandanski d’avoir été l’inspirateur du crime. La mort de Sarafof a privé 1’ « organisation » d’un de ses chefs les plus actifs, peut-être aussi, en dépit des apparences, les plus sages : on assure que ses meurtriers lui reprochaient son « modérantisme » et ses conseils d’abstention momentanée. Quoi qu’il en soit sa mort n’a pas découragé les bandes qui lui reprochaient ses dépenses, sa vie de plaisir et ses trop rares apparitions dans la montagne. Les bandes ne sont pas détruites ; elles sont, par petits groupes, réparties dans les villages de la montagne où elles paraissent être en position d’attente; elles continuent à lever des impôts qu’elles font parvenir aux Comités, elles organisent des dépôts d’armes et de munitions; dénoncées et traquées, elles se défendent jusqu’à la mort et font souvent subir de rudes pertes à leurs adversaires; leur émiettement leur permet en tout cas d’éviter une destruction complète. Dans le Nord, les bandes serbes ont redoublé d’activité, et il paraît certain que, notamment dans la région d’Uskub, elles ont ramené au patriarchisme serbe un certain nombre de villages exarchistes. Les paysans s’affranchissent de la domination des comités : tel village, qui naguère ne voulait à aucun prix