RÉPERCUSSIONS ET SOLUTIONS 245 donnant leurs affaires. La Roumanie qui, au temps des hospodars, était gouvernée par des Grecs des grandes familles phanariotes, qui admirait et aimait la civilisation hellénique, est maintenant devenue ardemment antihellène. Quant à la Grèce, elle a perdu une clientèle commerciale précieuse sans rien gagner en Macédoine; elle se fait illusion si elle croit arrêter par des violences un mouvement national; même s’il était factice, comme elle le prétend, c’est précisément en le persécutant qu’elle finirait par lui donner une réalité. M. Théotokis, dans son discours du 20 décembre 1906, a pris une attitude d’intransigeance et de fière résistance aux conseils de modération et de paix que les ministres des Affaires étrangères des grandes puissances lui avaient amicalement donnés. « Le gouvernement hellénique, a-t-il dit non sans quelque raideur, n’a fait aucune démarche et n’a pris aucune initiative en vue d’une entente avec la Roumanie; » et il a ajouté qu’il refusait d’intervenir dans ce qui se passe « en territoire étranger sous la juridiction du patriarcat œcuménique qui est complètement autonome ». Il a reconnu cependant que « le gouvernement pouvait user de son autorité pour atténuer l’action des bandes, mais seulement à cette condition que le ralentissement de la défense ne serait pas suivi d’un développement de l’activité des ennemis de l’hellénisme ». Si, à leur tour, les Bulgares, les Serbes et les Roumains tenaient de semblables raisonnements, le temps des massacres ne serait pas près de finir en Macédoine. La Grèce serait mieux mspirée, semble-t-il, de mesurer ses ambitions à ses jorces, de renoncer à ses prétentions sur un pays où Ja domination turque n’est pas menacée et où d’ailleurs les Grecs, quoi qu’ils en disent, n’ont pas la