LA FORCE BULGARE 485 aujourd’hui, tant sont divers et multiples les éléments dont est sortie la nation bulgare actuelle; mais il est certain que si les Slaves ont fait adopter, aux envahisseurs de race finnoise ou tartare, leur alphabet, leur langue et leur religion, le type mongolique apparaît cependant très fréquemment. Il suffît de regarder certains Bulgares, aux yeux petits et légèrement bridés, aux pommettes saillantes, pour ne pas les confondre avec des Slaves pur sang. Ce mélange a donné aux Bulgares certains traits de caractère que l’on ne retrouve pas chez les Serbes, le« Russes, les Tchèques ou les Polonais, chez qui le sang slave est resté plus intact. Les Bulgares ont l’imagination moins vive et moins brillante que leurs voisins serbes ; mais ils ont ce sens de la hiérarchie et de la discipline qui est la qualité distinctive des races tar-tares, turques ou mongoles ; ils sont plus gouvernables que les Slaves, plus maniables; ils se plient aisément à toutes les circonstances et s’adaptent à tous les milieux, ils sont imitateurs et, si leur esprit est rarement inventif, il s’assimile aisément les connaissances qui lui sont enseignées. Le Slave aime la poésie et les chants ; il a l’esprit fin, ingénieux, subtil; il poursuit des rêves mystiques, des utopies sociales; il est individualiste, anarchiste même; le Bulgare est utilitaire et pratique ; c’est un paysan et un soldat, âpre au gain, dur à la besogne, rude aux autres et à lui-même; très brave, prodigue de son sang, mais peu ménager de celui d’autrui; il est souvent resté grossier, brutal, il a peu d’aptitude aux beaux-arts et peu de goût pour la vie policée des v>H.es ; mais, dans un pays où la lutte pour la vie est encore particulièrement âpre, il est bien armé pour y réussir; il a ce que le président Roosevelt appelait un jour « les grandes vertus nécessaix’es » sans les-