160 LA QUESTION CE MACÉDOINE cédono-andrinopolitaine », qui se donnait pour tâche de préparer l’autonomie des provinces bulgares de l’Empire turc, de venir en aide aux Macédoniens opprimés et de promouvoir en leur faveur l’intervention européenne. L’ « Organisation » était dirigée par un « haut Comité extérieur » siégeant à Sofia, composé de six membres élus pour un an, au scrutin secret, par un congrès annuel réunissant des délégués de toutes les associations. Le Comité choisissait lui-même un bureau chargé des mesures exécutives et responsable devant le Congrès. Traïko Kitamtchef, instituteur macédonien, fut le premier président élu. Jusque vers 1899, la politique du Comité resta modérée et docile aux conseils du gouvernement de Sofia ; mais un parti plus révolutionnaire, partisan de la violence et de l’action directe, grandissait parmi les réfugiés et parmi les jeunes officiers de l’armée. Dès 1895, le lieutenant Boris Sarafof dirigeait une incursion sur la petite ville de Melnik et s’en emparait pour quelques heures : c’est l’origine de sa popularité et de son influence *. Vers 1899, le parti des agitateurs, inspiré par lui, l’emportait et se signalait par des violences comme l’assassinat du professeur valaque-macédonien Michaïleanu, accusé d’avoir, dans son journal, dénoncé aux vengeances des Turcs deux Macédoniens bulgares, et tué dans les rues de Bucarest. En même temps se développait, en Macédoine même, 1’ « Organisation intérieure » sous l’impulsion d’un chef énergique et populaire, Deltchef, qui parcourait les trois vilayets, pourchassé par les Turcs, mais toujours sauvé grâce à sa bravoure et au dévouement fana- i. On sait que Sarafof a été assassiné le 13 décembre 1907 à Sofia.