LES RÉFORMES 189 mais elle dut céder et accepter des officiers des grandes puissances. Quel en serait le nombre? On lutta longtemps autour du chiffre, les Turcs s’en tenant à vingt-cinq, les ambassadeurs demandant soixante. On discuta sur le grade : les contrats stipulaient que les officiers européens, au service turc, auraient le grade supérieur à celui qu’ils possédaient dans leur pays ; mais la Porte ne voulait pas nommer Degiorgis Pacha maréchal (Muchir). On s’en tira en créant un grade nouveau, celui de premier divisionnaire. Il y eut aussi une question des fez, — le chapitre des chapeaux! — et là-dessus, les puissances se divisèrent. Degiorgis Pacha prit l’uniforme turc avec le fez ; les chefs de mission gardèrent chacun leur uniforme national ; les officiers sous leurs ordres prirent l’uniforme de la gendarmerie turque qui comporte le fez rouge ; mais, tandis que les Italiens et les Anglais s’en coiffaient, les Autrichiens, les Russes et les Français adoptaient la coiffure delà cavalerie, le kalpak en astrakan noir. La question des fonctions des officiers était plus grave : la note du 24 mars, émanée de la Sublime Porte, dont les termes furent acceptés par les ambassadeurs, formule ainsi le compromis auquel on aboutit : « leurs attributions consisteront en la réorganisation delà gendarmerie et en l’application et l’observation du règlement dans la partie relative au service, le commandement appartenant aux officiers ottomans. » Ici encore, le principe de la souveraineté du Sultan et de ses représentants est sauvegardé. Dans l'application, le rôle d’inspection et de réorganisation dont étaient chargés les officiers serait ce que leur gouvernement et eux-mêmes le feraient. M. Cons-tans, lorsqu’il fut amené à examiner la question, s’inspira directement des termes du programme de