DE LA QUESTION D’ORIENT 41 que le Sobranié élut, le 7 juillet 1887, le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha, officier dans l’armée austro-hongroise *. Le chef du parti anti-russe, Stam-bouloff, allait, jusqu’en 1898, gouverner la Bulgarie. Aussi verra-t-on, — tant est profonde la répercussion des questions orientales sur toute la politique générale, — tandis que la Tríplice accroît de plus en plus son influence à Constantinople et dans tout l’Empire ottoman, le tsar Alexandre III conclure alliance avec la République française et diriger l’activité russe du côté de la Perse et du Pacifique. y « Non, il n’y a pas de question arménienne. Il y a une grande et redoutable question d’Orient, dont celle-là n’est qu’une des faces multiples ; et même, à vrai dire, il n’y a pas de question d’Orient séparée de l’ensemble complexe des difficultés qui pèsent sur l’Europe moderne. » Ainsi s’exprimait, dans la Revue des Deux Mondes du 1er décembre 1895, M. Francis de Pressensé, et, en vérité, on saurait mieux dire. Diplomatiquement ou politiquement, ou encore historiquement parlant, la « question arménienne » est le nom que l’on donne à la crise de la question d’Orient qui, de 1895 à 1897, a troublé si gravement l’Europe. Les événements d’Arménie sont d’ailleurs inséparables de ceux de Crète ; ils ne sauraient être étudiés isolement et, les uns comme les autres,, ils doivent être envisagés en fonction de la politique générale de l’Europe, sous peine de rester inintelli- 1. Voyez ci-dessous chapitre x.