184 LA. QUESTION DE MACÉDOINE il suffit d’en faire remarquer l’accent impérieux, hautain, et d’en confronter le texte avec celui des « décisions arrêtées à Mürzsteg », et transmises sous forme d’instructions identiques aux ambassadeurs des deux puissances à Constantinople. Le programme austro-russe de Mürzsteg est, en réalité, un programme anglais; il a été visiblement rédigé sous l’inspiration directe de la note de Lord Lansdowe, dont il adopte les vues générales. Il est nécessaire, puisqu’il régit encore actuellement la politique européenne en Macédoine, d’en résumer les articles1 : 1° Nommer auprès d'Hilmi Pacha des agents civils spéciaux d’Autriche-Hongrie et de Russie obligés d’accompagner partout l’inspecteur général, d’attirer son attention sur les besoins de la population chrétienne, de lui signaler les abus des autorités locales, de transmettre les recommandations y relatives des ambassadeurs à Constantinople et d’informer leurs gouvernements de tout ce qui se passe dans le pays. Comme aides auxdits agents pourraient être nommés des secrétaires et des drograans chargés de l’exécution de leurs ordres et autorisés à cet effet à des tournées dans les districts pour questionner les habitants des villages chrétiens, surveiller les autorités locales, etc. Le mandat des agents civils expirera dans le délai de deux ans; 2° Confier la tâche de réorganiser la gendarmerie à un général européen « au service du gouverment ottoman », et à des officiers qui se partageraient les circonscriptions, « où ils déploieraient leur activité de contrôleurs, d’instructeurs et d’organisateurs », et surveilleraient aussi les procédés des troupes envers la population; 3° Aussitôt qu’un apaisement du pays sera constaté, demander au gouverneur ottoman une modification dans les délimitations territoriales, les unités administratives, en vue d’un groupement plus régulier des différentes nationalités; 4» Réorganisation des institutions administratives et judiciaires avec accès ouvert aux chrétiens ; développement des autonomies locales; i. Texte complet dans le Livre jaune de 1903-1905, n° 40 annexe.