480 TRENTE ANS D’iNDÉPENDANCE la Turquie, entièrement déboisée, est le meilleur acheteur. L’Etat bulgare a donc eu le mérite de comprendre quelles étaient les sources principales de sa prospérité ; il s’est appliqué à défendre et à développer la classe des paysans et les industries rurales. Peu de pays ont une législation agraire plus complète et mieux adaptée à ses besoins, un système de crédit mieux organisé. Le paysan bulgare, pour cultiver sa terre, a besoin de main-d’œuvre ; il a intérêt à avoir beaucoup d’enfants; il se marie de bonne heure et souvent, à quarante ans, il est grand-père : aussi l’augmentation do la population est-elle très rapide. La Bulgarie dépasse aujourd’hui 4 millions d’habitants (3.744.283 en 1900); en 1887, après l’annexion de la Roumélie orientale, la population n’était que de 3.154.000. L’excédent des naissances sur les décès dépasse annuellement une moyenne de près de 60.000. — Malgré l’émigration d’un grand nombre de musulmans, malgré le départ, lors des troubles de 1906, de plusieurs milliers de Grecs, la population n’a pas cessé de s’accroître ; elle a remplacé les partants ; elle fait déjà tache d’huile sur les pays voisins, elle émigre. Le nombre des Turcs est encore de près de 500.000, --nf\ A A A * r r\ A A A H Que la Bulgarie ne soit pas actuellement un pays industriel, il n’y a pas lieu de s’en étonner : le temps et l’on compte environ 70.000 Roumains, 40.000 Grecs, 80.000 Tziganes, 30.000 Juifs. IV lui a manqué pour une pareille transformation. Mais