i!8 LA QUESTION DE MACÉDOINE ques s’habiller en soldats turcs pour aller tuer et voler les Grecs. Mais., quoi qu’ils fassent, ils ne sauraient réussir à tromper longtemps l’opinion européenne et leur haine de l’hellénisme ne saurait les multiplier au point d’en faire un peuple; d’après les Turcs, qui les favorisent et qui ont fait inscrire beaucoup de Yalaques comme roumanisants, ils seraient vingt-deux mille ; en réalité, ils sont à peine neuf mille, les autres sont inscrits de force. Neuf mille! c’est même trop dire ; peut-être n’en trouverait-on pas quatre mille ! et c’est pour cette médiocre récolte, pour grouper quelques hommes qu’elle ne peut espérer s’annexer jamais, que la Roumanie mènerait toute cette campagne, dépenserait tant d’argent, se brouillerait avec la Grèce? Non, il doit y avoir d’autres raisons : chacun sait les attaches de la Roumanie avec la Triple Alliance : le roumanisme, en Macédoine, fait le jeu de la politique de Vienne et de Berlin ; il travaille pour le germanisme. Menacés par la propagande bulgare et par le mouvement roumanisant, molestés par les Turcs, les Grecs — c’est toujours eux qui parlent — ont cru nécessaire de montrer qu’ils existaient et que, dans toute l’ancienne Macédoine, ils restent l’élément principal. Us ont organisé des bandes et ils ne le cachent pas; mais ils n’ont eu recours à ce moyen désespéré que les derniers et pour ne pas laisser sans réponse les violences des Bulgares, les attentats des Turcs et la désertion des Valaques. Des Grecs dy royaume servent dans les bandes, des Grétois même sont venus s’y enrôler, mais c’est en Macédoine même qu’elles se sont surtout recrutées; elles ont pénétré, au Nord, jusqu’au delà de Monastir, intimidé les roumanisants et ramené au patriarcat beaucoup de villages que les violences des Bulgares avaient fait