DANS L’EMPIRE OTTOMAN 351 rants, et déjà, les écoles des Italiens sont en progrès comme leur commerce ; ils comptent, pour achever leur victoire, sur la réconciliation espérée de la monarchie avec la papauté et sur la politique « com-biste » en France. Tels sont les faits : il serait un peu naïf de s’en indigner, mais il convient de les constater. En présence d’une évolution si caractéristique de la politique italienne en Orient, on reconnaîtra, du moins, que le moment était étrangement choisi pour écrire : « En réalité, nous n’avons que les ennuis du Protectorat. 11 ne faut donc pas s’étonner qu’aucune grande puissance ne songe ni à nous en dépouiller, ni à s’en emparer le jour où nous l’abandonnerions spontanément. » C’est M. de Lanessan qui a commis cette phrase dans un livre récent où il a accumulé, avec quelque ingénuité, les preuves de son ignorance des choses de l’Orient*. Combien il voyait plus juste et plus loin que M. de Lanessan ou que M. Combes, dans ses articles de la Neue Frété Presse, ce prophète qui s’appelait P.-J. Proudhon quand il écrivait en 1861 : « Ce que rêvent les Italiens, pleins de leurs grandioses et dramatiques souvenirs, c’est, au point de vue politique, de faire de l’Italie une sixième grande puissance ; au point de vue religieux, après avoir subordonné la Papauté au royaume, de conférer à celui-ci le protectorat de la catholicité2 ! » La première partie de la prédic-t'on a achevé de s’accomplir en 1870; la monarchie de Savoie poursuit aujourd’hui la réalisation de la seconde ; retardée parfois, comme en ces derniers mois, par les manifestations bruyantes de l’anticléri- Les Missions et leur protectorat (Alcan, 1907). . Fédération et l’Uvité en Italie, dans Œuvres complètes, ■ X\I, p. 173. Paris, Librairie internationale, 1868, in-12.