les Nationalités 119 passer à l’exarchat. On a dit que les Grecs avaient attendu, pour commencer leurs incursions, que les bandes bulgares aient quitté la partie ; rien de plus inexact. Si les bandes bulgares ont fait moins parler d’elles en ces derniers mois, elles n’en subsistent pas moins ; et il serait facile d’en donner la liste détaillée. Les Grecs ont eu avec elles des rencontres : comment oublier l’exploit mémorable du chef grëc Acritas. Près de Vodena, il se heurte inopinément à trois bandes bulgares; les trois voïvodes et les trois lieutenants se trouvaient réunis dans une hutte ; le chef grec y pénètre seul, les Bulgares tirent sur lui, le manquent ; lui en tue deux, en blesse deux autres et enfin succombe; mais ses hommes accourent, détruisent les bandes ennemies et le seul survivant de leurs chefs passe à l’hellénisme et se met à la tcte d'une bande grecque ! On a dit aussi que les soldats turcs évitaient de rencontrer les antartes grecs et les laissaient volontiers tenir la campagne et réprimer l’audace des brigands bulgares : calomnies encore ! Les bandes grecques ont eu des rencontres sanglantes avec les troupes, et il suffit de consulter la statistique des Grecs condamnés à Salonique pour fait de propagande nationale, pour être édifié sur la mansuétude des tribunaux ottomans à leur égard. Oui, sans doute, les évêques, les prêtres, les instituteurs grecs ont été à la tête du mouvement hellénique en Macédoine ; mais n’avaient-ils pas le devoir, en présence de la pression terrible exercée par 1’ « organisation » bulgare, de grouper les forces grecques et même de répondre à la violence par la violence? Les Grecs mettront bas les armes quand les Bulgares en donneront l’exemple et quant tout sera redevenu tranquille en Macédoine. Pour y parvenir ils ne voient qu’un remède efficace : délivrer enfin les chrétiens