164- LA QUESTION DE MACÉDOINE mais, à partir de 1905, les Paissances ayant résolument pris en main l’exécution des réformes, le mot d’ordre des Comités bulgares fut de ne pas entraver leur initiative, de laisser le champ libre à leur expérience pacificatrice. Grecs et Serbes en profitèrent pour redoubler d’eiforts, multiplier les bandes et faire reculer la propagande exarchiste. Mais la prolongation indéfinie du désordre et des massacres montrait assez l’échec de la révolution violente comme aussi l’insuccès de la répression brutale. La solution révolutionnaire bulgare reconnue impossible, et impossible également la solution turque, restait la solution européenne. II La « solution européenne », elle est depuis longtemps connue : c’est la politique des « réformes. » Essayant dans notre chapitre premier *, d’en montrer les origines et d’en expliquer le sens, nous la définissions : « Un compromis entre la politique aventureuse d’intervention et la politique terre à terre des intérêts », et nous nous demandions « si elle n’était pas, en définitive, quelque illusoires qu’en soient parfois les résultats, la seule réalisable, et si elle n’offrait pas la seule conciliation possible entre une justice idéale, et d’ailleurs mal définie, et la réalité quotidienne des solutions pratiques. » La politique des réformes existe depuis que, pour la première fois, une puissance extérieure s’est interposée entre l’arbitraire du conquérant et l’esclavage des vaincus; 1. Ci-dessus, page 9,