LA QUESTION DES ÉCOLES 497 politiciens, de ceux surtout qui n’ont jamais connu les responsabilités du pouvoir, pour réclamer au nom de la logique, une politique extérieure plus « doctrinaire », plus « radicale ». Il existe, en effet, des hommes pour qui « l’anticléricalisme » ou, comme ils disent, le « laïcisme » n’est pas seulement un moyen d’action temporaire, une arme pour le combat, mais un principe suffisant pour constituer le fondement d’une philosophie politique et d’un système de gouvernement. Des voix s’élevèrent pour réclamer l’abandon du Protectorat catholique que la France exerce en Orient et pour demander la suppression de la subvention que l’Etat français alloue chaque année aux écoles congréganistes du Levant. On déclarait contradictoire, au moment où la République interdisait l’enseignement aux religieux et dispersait les congrégations, de subventionner dans l’Empire ottoman ce même enseignement; on trouvait anormal, dans un temps où la France rompait avec le Saint-Siège, de continuer à exercer le Protectorat sur les catholiques dans l’Empire ottoman et en Chine. Les con-vents maçonniques émirent des vœux impératifs en ce sens. On vitM. Combes, ancien président du Conseil, confier sur ce point sa pensée à la Neue Freie Presse. M. de Pressensé, M. Dubief, dans leurs rapports sur le budget des Affaires étrangères, firent entendre, quoique avec plus de réserve, la même note. Au moment où, disait-on, la politique française achevait de s« « laïciser » au dedans, il était nécessaire de la * laïciser » au dehors. Le Protectorat, la subvention aux écoles d’Orient étaient attaqués comme constituant un dernier lien entre la France d’une part, le catholicisme et son chef de l’autre. Il était urgent de hriser ce lien. Rupture avec le Saint -Siège, abandon du Protectorat et des écoles d’Orient, refroidissement 32