LES NATIONALITÉS 107 les différents groupes nationaux se sont organisés, puis, l’heure venue, ils se sont soulevés contre l’autorité ottomane, ils ont souffert, ils ont combattu avec des chances diverses, puis, quelle qu’ait été d’ailleurs l’issue locale de la lutte, ils ont obtenu, par l’intervention de l’Europe, une indépendance plus ou moins mitigée qu’ils n’ont guère tardé à transformer en une autonomie complète. Les traités leur ont ainsi assuré des avantages que le petit nombre de leurs soldats ne leur eût pas permis d’obtenir par la seule force des armes. Le Monténégro, et plus tard la Serbie, il faut le dire à leur honneur, surent garder ou reconquérir leur indépendance par leur propre énergie; les conventions internationales ne firent, ensuite, que transformer en un état de droit ce qui était déjà un état de fait créé par leur courage. La Grèce, puis la Bulgarie, la Bosnie-Herzégovine, la Roumélie orientale, la Crète enfin, sortirent, on sait à la suite de quelles péripéties, de l’Empire turc ; pour chacune d’elles l’évolution passa par les mêmes phases : révolte d’abord, lutte plus ou moins prolongée, intervention européenne et, sous une forme plus ou moins déguisée, indépendance. Les chrétiens de Macédoine, après tant de précédents, n’étaient-ils pas fondés à croire que la même méthode les conduirait, à leur tour, au même résultat? L’Europe semblait elle-même les y Un journal français La Dépêche d'Orient s’est fondé récemment pour s’occuper de l'Orient et de l’Extrême-Orient. MM. Gaulis et lloline publient à Paris La Macédoine (organe des revendications légales pour tous les Macédoniens). Les revues françaises et étrangères abondent en articles sur la Macédoine. Signalons entre autres ceux de M. René Henry dans le Correspondant, de MM. Millet et Raymond Recouly dans la Revue politique et parlementaire, de M. Bérard dans la Revue de Paris, de M. Gaulis dans Pages libres (notamment l’article du 31 janvier 1903), de M. K.ahn (Cahiers de la Quinzaine d’août 1903), etc., etc.