LES RÉFORMES 161 tique de ses partisans. Cette vaste organisation insurrectionnelle et révolutionnaire était dirigée par un Comité intérieur, siégeant à Salonique : il avait divisé le pays en huit sandjaks révolutionnaires (Salonique, Monastir, Uskub, Sérès, Drama, Stroumitza, Melnik, Andrinople *) et chaque sandjak en deux cazas ; chaque comité local avait son autonomie pour l’action de propagande, mais devait envoyer un délégué à la réunion générale annuelle. En outre, dans chaque sandjak, un comité d’inspection de trois membres était chargé de contrôler la gestion financière des comités de cazas, de veiller à l’élection des délégués au Congrès, d’aider les prisonniers, de surveiller les actes des fonctionnaires ottomans. Ainsi, dans toute la Turquie d’Europe, s’organisait une sai?ite-vehme, avec ses tribunaux, sa force armée, son administration, levant des impôts sur la population, jugeant et faisant exécuter ceux qui refusaient de lui obéir ou qu’elle soupçonnait de la trahir. Sarafof et ses partisans allaient trouver dans cette organisation l’instrument nécessaire à leur politique. A la suite de l’assassinat de Michaïleanu, Sarafof, inculpé comme complice et instigateur du crime et acquitté, avait dû donner sa démission de 1’ « Organisation extérieure », dont le professeur Mi-chaïlowski et le général Zontchef étaient devenus les chefs ; mais une grande partie des comités avaient refusé de suivre cette direction nouvelle et avaient formé un Comité nouveau dont Sarafof restait l’inspirateur. Bien qu’il soit difficile de définir avec précision une politique qui fut toujours occulte et que des questions de personnes influencèrent souvent, on 1. On le voit, l’action de l'Organisation intérieure s'étendait non seulement à la Macédoine, mais aussi à la Thrace (Vilayet d’Andrinople). 11