354 LA RIVALITE DES GRANDES PUISSANCES qu'il ne tient qu’à nous d’accroître. Les puissances nouvelles venues ont créé elles-mêmes leur clientèle beaucoup plus qu’elles ne l’ont enlevée à leurs devancières. C’est seulement par comparaison avec leurs progrès rapides que nous paraissons avoir perdu beaucoup de terrain : en réalité, nous sommes plutôt restés stationnaires et, si nous avons paru reculer, c’est que d’autres, à côté de nous, marchaient à pas de géants. L’Allemagne, l’Autriche et l’Italie sont loin d’approcher seulement du chiffre d’affaires que font les Anglais dansl’Empire ottoman. L’importation turque dans les ports britanniques tend à diminuer par une conséquence naturelle de l’accroissement du nombre des pays acheteurs de matières premières, mais l’exportation anglaise se défend très bien et garde de beaucoup le premier rang1. Encore conviendrait-il d’ajouter au commerce de la métropole celui des colonies. II semble d’ailleurs, qu’en Turquie, depuis quelques années, pour des raisons politiques, les Anglais prennent une part moins active aux affaires ; une campagne de presse leur a fait vendre la plus grande partie du papier ottoman dont ils étaient porteurs ; leurs capitaux, devenus plus timides, ne cherchent pas d’entreprises nouvelles et s’abstiennent même de participer à celles qui leur sont offertes. La politique britannique semble renoncer à son rôle de protection de l’Empire ottoman et n’attacher d’importance qu’à surveiller les avenues de l’Egypte et les abords du golfe Persique. 1. COMMERCE ANGLO-TURC Date* 1905 Importations turques en Angleterre» 138.658.836 fr Exportations anglaises en Turquie. 170.223.462 francs