RÉPERCUSSIONS ET SOLUTIONS 219 1904, de s’abstenir de toute violence; si les bandes grecques et serbes n’avaient profité de cette abstention pour tenir la campagne, la pacification aurait fait plus de progrès. On affirme, en Macédoine, que l’énergie de la répression, l’action des bandes grecques et serbes, la présence des officiers étrangers, la lassitude des habitants ont enrayé les succès de 1’ « Organisation intérieure », et même lui ont fait perdre du terrain. Il est certain que la plupart des chefs de bandes ont été tués ou pris. Pour ne parler que du vilayet de Kossovo, Damé Martinoff a été arrêté à Uskub 1 ; Bobeff, voïvode de la bande de Koumanovo, a été tué en mars 1906; le voïvode de Kôprilu, Constantinoff, ancien officier bulgare, a été tué en juillet dans une rencontre avec une bande serbe, en môme temps que deux autres chefs. Yas-sili, voïvode de la bande qui tenait la campagne entre le Vardar et la frontière bulgare, a été blessé par les Turcs. Christo Boulgariata, voïvode de Kotchana, a péri dans un combat. Enfin, le 23 décembre 1906, le plus populaire et le plus énergique des chefs, Damian Groueff, l’un des fondateurs de 1’ « Organisation intérieure », dont il présidait le comité central, a été tué dans une rencontre avec les soldats turcs près du village de Roussine (caza d’Osmanié). Sa mort a été un coup sensible pour les Bulgares. Dans le sandjak de Kossovo, les bandes de Kratovo et d’Egripalanka restent seules intactes : les comités n’arrivent plus à trouver des remplaçants pour les chefs disparus. Dans les autres parties de la Macédoine, l’organisa- 1. Sa présence ayant été signalée dans une maison d’Uskub, la police assiégea la maison et lui, réfugié dans la cave, demanda à se rendre au consul de France ot à un officier autrichien; en l’absence du consul, son drogman s’y rendit ; quand il fut là, ainsi que l’officier autrichien, Martinoff alluma uns bombe qui heureusement ne fit aucun mal ; il fut arrêté.