2 l’évolution contemporaine IV. — La crise de 1885. — Réunion de la Roumélie à la Bulgarie. — Attitude des puissances. — La Russie défend le traité de Berlin contre l’Angleterre : chassé-croisé diplomatique. — Accroissement de l’influence allemande. V. — La crise arménienne (1895-1896). — L’article 61 du traité de Berlin. — Visées anglaises sur l’Arménie. — La politique franco-russe. — L’Angleterre veut soulever la question d’Orient. — Discours menaçants de lord Salisbury. — Attentats et massacres. — Mémorandum, du 20 octobre et discours de M. Hanotaux du 3 novembre. — La crise européenne évitée. — Réconciliation du tsar et du prince de Bulgarie. — Échec de l’Angleterre. — Les affaires d’Arménie et la politique française. — Rôle de l’Allemagne. — Événements de Crète et de Grèce. VI. — L’Allemagne et l’Empire ottoman. — Attitude de l’Angleterre en présence des progrès de l’Allemagne en Orient. — Observations générales. Les causes spécifiques et locales d’où pourraient surgir, dans la péninsule balkanique ou dans l’Asie turque, de graves perturbations, une rupture d’équilibre capable d’entraîner des complications européennes, sortent naturellement, comme d’une source intarissable, du conflit séculaire, qui est le fond même de la question d’Orient, entre le Turc régnant et les peuples jadis conquis par lui et aujourd’hui émancipés ou en voie de l’être. L’exemple des Etats balkaniques, échappés à la domination ottomane, est de nature à encourager et même à susciter le désir de l’indépendance chez les populations encore sujettes; des peuples que l’on croyait effacés de l’histoire par une longue prescription font leur rentrée sur la scène politique. C’est ainsi qu’il existe actuellement, dans les Balkans, une question macédonienne compliquée d’une question albanaise; dans la mer Egée, une question crétoise; en Asie, une question arménienne ; le mouvement commence à se propager jusque chez les peuples musulmans : les éléments d’une question arabe paraissent se dégager des pro-