86 L’EUROPE ET LA QUESTION D’AU TRI CH E nence (1). Non, dans ce cas, Bismarck n’a pas rendu service à son pays (2). Il n’est pas impossible d’ailleurs d’écarter par des arrangements diplomatiques les solutions violentes, mais il faut se hâter. La situation actuelle de l’Autriche-Hongrie ne saurait se maintenir longtemps ainsi (3). Si la diplomatie manœuvre convenablement, l’Angleterre est la moins redoutable. Sa conduite sera subordonnée à celle des autres puissances, et elle s’inclinera devant la force des choses parce que « power that is « (4). Les Français ne viennent pas en considération (5). Ils sont en pleine décadence. On leur cédera la partie française de la Belgique et ils consentiront à l’extension allemande en Autriche. L’accroissement de puissance qu’on aura permis à la France sera compensé par une étroite union de la Hollande et de l’Allemagne. Le système des compensations peut s’appliquer aussi avec les Russes. Il vaut mieux s’entendre avec eux qu’avoir à leur faire la guerre ; non seulement l’opération présente des risques, mais on ne peut pas trouver d’argent chez eux (6). Il est permis de croire que l’offre des Indes et peut-être de Gonstantinople les rendrait sourds aux propositions résultant de l’alliance française. La présence des Russes à Gonstantinople sera sans danger, du jour où les Balkans seront soumis à la puissance allemande (7). fil Deutschland bei Beqinn des 20. Jahrhunderts, p. 41. (2) Idem. (3) « Die heutige Stellung Oesterreich Ungarns ist auf die Dauer unhaltbar «. G. Waldebsee, IVas Deutschland braucht, p. 10. Thormann, Berlin, 1895. (4) Op. cit., p. 12. (5) « Die Franzosen kommen nicht in Betracht ». Dr Hasse, Die deutsche Ostmark, p. 4. Priber, Berlin, 1894. (6) « Geld ist in Russland auch nicht zu holen... » Gross Deutschland. p. 22. Deutschvölkischer Verlag « Odin », Munich, 1900. (7) V. G. Waldersee, Was Deutschland braucht, p. 11. Thormann, Berlin, 1895.