AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 49 ■ devenus un fragment de peuple comme les autres (1). » ■ « Personne ne peut considérer aujourd’hui la monarchie austro-hongroise ou les pays représentés au Reichsrath comme une possession allemande, susceptible de supporter les droits de la souveraineté allemande (2). » C’est ce que reconnaît sous une autre forme le Dr Ebenhoch, l’un des leaders allemands à Vienne : « Sans les Slaves, il n’y a pas de majorité à la Chamhre des députés (3). » I Celte déchéance du « germanisme » arrache à l’un de ses défenseurs un cri de désespoir qui est le véritable mot de la situation : «L’Autriche n’est plus allemande (4). » Son, l’Autriche n’est plus allemande; elle ne l’a été jadis §Âue politiquement, mais ce temps est passé sans retour, et l’Autriche, cortège de peuples, cherche la formule nouvelle Hui assurera son avenir. I § l. — Les modifications profondes qui se sont produites en Autriche depuis 1867 amènent, à considérer cet empire sous deux, aspects. i L’un est celui que le pacte dualiste a donné officiellement à la Cisleithanie. Les cartes courantes des atlas intitulées « l’Autriche-Hongrie » le représentent. On y voit la Cisleithanie divisée en provinces, Haute et Basse-Autriche, Styrie, Marinthie, Galicie, etc., offrant toutes les apparences d’un ¡1 État unitaire et centralisé. Tant que le régime centraliste allemand fut appliqué à toutes les populations slaves, cette carte fut bien une expression relative de la vérité, mais après qu’une large auto- (t) Die Deutschen in Oesterreich sind auch ein Teilvolk geworden wie die anderen. — F. Naumann. Deutschland und Oesterreich, p. 15. — Verlag der « Hilfe », Schöneberg-Berlin, 1900. ■ (2) Idem. ■H(3j » Ohne Slaven..., gibt es keine Majorität im Abgeordnetenhause. » ■fteP'-'r 'a Politik. Prague, 7 novembre 1899. H (4) Oesterreich ist nicht mehr deutsch... — Oesterreich als Einheitsstaat, p. 10. — Deutschvölkischer Verlag « Odin », Munich, 1900. 4