208 L’EUROPE ET LA QUESTION D’AUTRICHE nent l’Autriche. Certains même s’y sont fixés à demeure (1). L’impunité, qui leur est assurée, les encourage à montrer de plus en plus leurs sentiments prussophiles. Les Münchener Neueste Nachrichten ont constaté avec satisfaction que plusieurs pasteurs évangélistes de l’empire allemand assistaient à la conférence que MM. Wolf et Schönerer ont faite en juillet 1900 à Eger et où les comités pan-germanistes de Hambourg, de Berlin, de Munich, d’Àugs-bourg, de Nuremberg, de Darmstadt, de Cassel, de Dresde, de Leipzig ont envoyé des dépêches de félicitations. Après les sociétés religieuses, vient le groupe des sociétés économiques. Là comme ailleurs, on retrouve à l’origine l’action du Dr Hasse. En 1895, partant toujours des idées soutenues par F. List, il établit tout un plan de voies de communications, propres à faciliter le trafic général allemand. « Il s’agit de réunir une série d’entreprises particulières en un système allemand, » qui constituera plus tard les grandes artères économiques du Zollverein de l’Europe centrale qu’il s’agit de fonder (2). » La même année, le Dr G Zœpfl, dont les idées sont identiques à celles du Dr Husse et qui très probablement est un de ses amis personnels, démontre que « la question des canaux est étroitement liée à la création d’une Union douanière de l’Europe centrale ou tout au moinsà une Union douanière austro-allemande (3) « . En conséquence, dans une conférence qu’il fit à Berlin le 26 avril 1895, le Dr G. Zœpfl demanda la jonction du Mein, de l’Elbe et de l’Oder au Danube au moyen de ca- (1) Ex. : Le Révérend Friedrich Kurzenbach est venu de Westphalie s’installer à lîraunau. (2) Alldeutsche Blätter, 1895, p. 165. (3) «... bemerke hier nur, dass dasselbe im engsten Zusammenhänge mit den Bestrebungen fur ein mitteleuropäische oder wenigstens deutschösterreichische Zollunion steht. » Dr Gottfried Zöpfl, Mittelländische Verkehrsprojekte, p. 73. Siemenroth, Berlin, 1895.