AU SEUIL DU XX” SIÈCLE 7Î trafic à l’exportation, au commerce d’outre-mer et aux entreprises extra-européennes (1). Les traités de commerce expirent en 1903. D’ici là, il s’agit de dégager une nouvelle formule économique. Il faut rétablir l’équilibre entre l’agriculture et l’industrie. Nous y parviendrons, si la puissance politique et économique de l’Allemagne est assise sur une base plus large qu’aujourd’hui (2). « Le Zollverein a supprimé les obstacles qui gênaient le commerce et l’industrie ; il est la cause première du succès des dernières années. L’expérience a établi que la voie était bonne. Il faut donc simplement reprendre l’idée de l’économiste F. List (3), c’est-à-dire étendre le Zollverein à toute l’Europe centrale. Une immense étendue du continent serait ainsi assurée au commerce allemand et sa puissance de rayonnement extérieur s’accroîtrait dans des proportions énormes. » (1) Op. cit., p. 12. (2) Op. cit., p. 8. (3) Frédéric List (1789-1846). Il fut d’abord employé dans l’administration wnrtembergeoise, puis appelé par le ministre Wangenheim à la chaire d’économie politique lors de la création d’une faculté des sciences à Tu-bingen. Il fonda peu après un journal appelé l'Ami du peuple de Souabe. A la suite de la chute du ministère Wangenheim, le journal fut supprimé et List dut donner sa démission. En 1820, il fut envoyé comme représentant de la ville de Reutlingen à la chambre wurtembergeoise ; mais, à la suite d’une condamnation qu’il encourut pour avoir fait autographier une pétition dans laquelle étaient signalés de nombreux vices de l’administration, il émigra en Amérique où il continua à propager pai’ la plume les deux grandes idées qui le préoccupaient ; le développement des chemins de fer et le Zollverein. Il revint en 1833 a Leipzig avec le titre de consul des États-Unis. A la suite de la perle de sa fortune pendant la crise financière de l’Amérique, n ayant pour vivre que sa plume et sa parole, il parcourut l’Allemagne et la Hongrie. Il tenta même, à Londres, de créer une alliance commerciale entre l'Angleterre et l’Allemagne. L’échec de cette dernière tentative 1 affecta profondément; il alla pour se fixer en Tyrol et se tua, à Kufstein, d’un coup de pistolet. Ses principaux ouvrages sont : Esquisse d'un nouveau système d’économie politique (Philadelphie, 1827), Sur un réseau de chemins de fer a cons-tiuiie en Saxe (Leipzig, 1833), Système national d'économie politique (Stuttgard, 1841).