AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 7 dons comme contraire aux lois et à la justice que les intérêts de la Hongrie soient subordonnés à ceux de n’importe quel pays... Nous ne consentirons jamais à ce qu’ils soient sacrifiés à l’unité du système gouvernemental... Pournous, la vie constitutionnelle est un trésor qu’il ne nous est pas permis de sacrifier ni à un intérêt étranger, ni aux plus grands avantages matériels. Notre premier devoir est de la conserver, de la fortifier; nous sommes convaincus que si les Etats héréditaires jouissaient encore de leur ancienne liberté, ou si, selon les besoins de notre siècle et de la justice, ils prenaient rang parmi les nations constitutionnelles, nos intérêts et les leurs, qui maintenant sont souvent divisés, quelquefois même opposés, se concilieraient plus facilement... La monarchie, croissant en force intellectuelle et matérielle, résisterait avec plus de sûreté aux orages que le temps et les circonstances pourraient soulever un jour. « Au nord de Vienne, les Tchèques se développent rapidement. Leur Diète est encore, il est vrai, une assemblée impuissante, mais le peuple réalise de plus en plus « victorieusement son émancipation intellectuelle et morale » . En 1846, Havlicek rédige la Gazette officielle de Prague qui fait pendant à l’organe de Kossuth à Pesth. L’année suivante, les chefs du mouvement bohème comprennent le danger de leur isolement. Ils essayent de fédérer dans une union d’ensemble tous les peuples de l’État autrichien pour faire aboutir à la fois leurs revendications communes ; l’égoïsme des Magyars fait obstacle à cette tentative aussi politique que généreuse. En Galicie, les Polonais veulent davantage. Leurs nobles croient le moment venu de reconquérir une entière liberté. Ils font une insurrection qui est écrasée et dont le résultat est de donner à Ferdinand I" l’occasion attendue de s’emparer (1846) de la petite république de Cracovie, foyer du libéralisme et du nationalisme polonais. Ainsi, après 1830, les efforts des peuples autrichiens se