AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 2T7 t-il des indices de tels préparatifs? A cette question on doit répondre oui (1). » Qui parle avec autant d’assurance? C’est l’un des publi-cistes de Y Odin Verein, qui, assurément, a de' bonnes raisons pour être exactement renseigné. Comment en effet pourrait-on nier que la puissante propagande organisée en Autriche, que les armements de l'Allemagne et l’orientation générale de sa politique ne soient les résultantes d’une même pensée directrice? Si une conviction doit être basée sur les apparences et sur les déductions rationnelles qu’elles suggèrent, le doute n’est pas permis. § 8. — On a, il est vrai, pour se rassurer, les déclarations faites par M. de Biilow dans son discours au Reichstag le 11 décembre 1899. Après avoir constaté, ce qui est incontestablement exact, que les chances de l’Allemagne pour l’avenir se sont « considérablement modifiées depuis deux ans » , il ajouta : « La politique étrangère de l’Allemagne n’est ni cupide, ni inquiète, ni fantaisiste. Et je dirai à ce propos : les plans fantaisistes qu’on nous attribue de temps à autre dans la presse étrangère sont de pure imagination... Nous ne pensons nullement à donner à nos efforts dans ce sens l’extension dont certains journaux à l'étranger nous attribuent à tort /’intention. » Que valent ces paroles officielles contre l’abondance des faits? En réalité, bien loin de mettre aucune entrave à la propagande pangermaniste, — et cela lui eût été facile en sa qualité de ministre des affaires étrangères d’un État où la police est toute-puissante, — M. de Bülow l’a au contraire encouragée. Même au Reichstag, lorsqu’il a dû rappeler aux (1) « Eine Kettung der Deutsch-Oesterreicher durch das Deutsche Reich kann nicht über \acht beschlossen werden, wenn nicht vorgearbeitet worden ist. Sind Zeichen solcher Vorarbeit vorhanden? Man darf die Frage mit Ja beantworten... » Die Deutsche Politik der Zukunft, p. 8. Deutschvölkischer Verlag «-Odin », Munich, 1900.