288 L’EUROPE ET LA QUESTION D’AUTRICHE l’Autriche dans le Zollverein allemand. On assisterait alors à l’établissement de puissants trusts austro-allemands, à l’unification progressive — déjà commencée à certains points de vue — des tarifs de transport, des postes, des télégraphes, des téléphones et des chemins de fer. Les travaux des canaux de l’Elbe et de l’Oder au Danube, dont l’importance est si considérable pour l’Allemagne, seraient poussés activement. On établirait ainsi mille liens matériels entre les deux pays et on détruirait peu à peu les obstacles si sérieux qui s’opposent actuellement à l’établissement du Zollverein de l’Europe centrale. Le jour où l’accession de l’Autriche à l’Union douanière allemande aurait lieu, l’étape décisive serait franchie, puisque toutes les Unions douanières, sans exception, ont abouti à l’unification politique de leur territoire, réalisée au profit du plus puissant des États contractants. Il est donc possible de concevoir que la mainmise sur l’Autriche puisse être réalisée au moyen d’une série de mesures successives. La plus décisive de toutes consisterait dans l’exclusion de la Cisleithanie, de la Bukovine, de la Dal-matie et surtout de la Galicie ; cette exclusion apparaît en effet comme la condition nécessaire au succès des manœuvres destinées à placer, sans guerre, l’Autriche sous la dépendance absolue de l’empire allemand. II DANS LA GUERRE La temporisation convenant mal àleurardeur impatiente, les Pangermanistes envisagent plus volontiers les éventualités belliqueuses. Les plus inquiétantes ne les arrêtent pas : certains même se déclarent prêts à lutter « comme Fré-