326 L’ETJROPE ET LA QUESTION D’AUTRICHE l’empereur Guillaume a tout changé. Adonné surtout à l’expansion économique, convaincu de la nécessité de lutter contre le socialisme international, l’empereur a compris qu’il ne pouvait rien sans avoir avec lui les catholiques qui forment l’appoint indispensable aux scrutins du Keichstag. On sait à quel point cette tactique a réussi. L’évolution des catholiques allemands a commencé peu après la mort de Windthorst. Gagnés par de menues concessions, ils ont renoncé à l’opposition et sont devenus les soutiens les plus fermes de Guillaume II. En Chine, en Turquie, ils servent avec éclat sa politique; au Reichstag, leurs votes lui assurent tous les crédits qu’il demande pour l’armée et pour la marine. Il ne s’agit donc plus de donner aux catholiques une part du pouvoir; c’est chose faite. Cette concession apparemment si contraire aux principes luthériens des Hohenzollern offre-t-elle les inconvénients que beaucoup veulent lui trouver? Assurément pas jusqu’à présent. En réalité, les catholiques allemands se sont contentés de peu de chose eu égard aux services qu’ils ont rendus à l’empereur, et si celui-ci, dont les scrupules sont légers, accepte d’accroître encore le nombre de ses sujets catholiques, on peut être assuré que c’est avec l’idée bien arrêtée de les réduire, si le besoin s’en faisait sentir, lorsqu’il aura tiré d’eux l’utilité qu’ils présentent pour l’accomplissement de ses grands projets. II LES CONSÉQUENCES DE L’EXTENSION Ce nouveau groupement des territoires de l’Europe centrale entraînerait infailliblement d’immenses conséquences dont on ne peut entrevoir que les principales.