AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 75 de l’industrie textile, l’une des plus importantes de l’Allemagne. La circonscription de Greiz a exporté aux États-Unis : En 1895, pour 4,000,000 de marks de tissus de laine. En 1896, pour 2,000,000 Id. Id. En 1897, pour 1,500,000 Id. Id. En 1898, pour 915,000 Id. Id. En 1899, pour 200,000 Id. Id. Le marché américain se ferme donc au commerce allemand avec une extraordinaire rapidité. Or, ces trois pays, Angleterre, Russie, États-Unis, à eux seuls, absorbaient en moyenne les 4/10 du total des exportations allemandes. Le commerce y devenant de plus en plus difficile depuis cinq ans, les Allemands voient ainsi diminuer les facultés d’absorption de ces ébouchés au moment même où l’essor de l’industrie de empire détermine dans certaines branches une évidente Surproduction. I Ce n’est pas tout : cette difficulté d’écouler les produits fabriqués, jointe à la nécessité de lutter dans le monde entier contre la concurrence américaine, a amené les industriels allemands à baisser leurs prix de vente. Il en est résulté une diminution dans les bénéfices nets alors même que le chiffre global des exportations s’élèvait. Vendre beaucoup n’est pas gagner beaucoup. La décroissance des bénéfices nets concordant avec la création désordonnée d’entreprises industrielles de toute nature a déterminé en Allemagne une grande rareté des capitaux. On en a la preuve dans l’accroissement continu du taux d’escompte de la banque de Berlin et dans le fait que le gouvernement impérial a cru devoir contracter sur le marché américain le premier emprunt de 80,000,000 de marks motivé par l’expédition de Chine. La gravité de cette rareté des capitaux, conséquence des nouvelles difficultés économiques, apparaît tout entière si l’on considère