180 L’EUROPE ET LA QUESTION D’AUTRICHE « détails » de ce programme de politique commerciale; je ne puis notamment aborder la question de savoir dans quelle mesure les pays du Danube sont propres a compléter les insuffisances agricoles de l'Allemagne et quels débouchés l’industrie allemande peut trouver dans ces pays (1). » Le Dr Zœpfl néglige ces détails. Il croit inutile d’expliquer aux Magyars comment, une fois les canaux exécutés, l’industrie allemande pourrait inonder plus facilement l’Orient de ses produits, et comment l’Allemagne ferait parvenir sur ses marchés, à des conditions meilleures qu’aujourd’hui, les grains qui lui sont d’autant plus nécessaires que sa population augmente davantage. Tout cela est superflu. Il suffit au Dr Zœpfl de convaincre ses auditeurs de la nécessité des canaux de jonction. Malheureusement pour le succès de sa thèse, il laisse échapper, avant de conclure, des paroles qui trahissent le mobile réel de son prosélytisme... « Nous avons besoin de débouchés au dehors de l’Allemagne (2). s Et encore : « Il s’agit maintenant pour l’Allemagne de joindre à sa grande puissance politique une puissance économique de premier rang dans le monde, et de la conserver (3). » On revient ainsi à la formule de la Welpolitih, de la politique universelle chère aux nouvelles générations alle- 1 « Die verkehrspolitisclie Folge des handelspolitischen Programms einer zollpolitisehen Vereinigung von Deutschland und Oesterreich-Ungarn^ eventuell auch noch der Siiddonaustaaten ist der Ausbau der deutsch-öster-reichisch-ungarischen Verkehrsstrassen und billige Fracht auf denselben behufs möglischster wirtschaftlicher Annäherung der einzelnen Gegenden. Die Einzelheiten dieses verkehrspolitischen Programms, insbesondere die Frage, wie weit die Donauländer geeignet sind, die wirtschaftlichen Bedürfnisse Deutschlands zu ergänzen und welchen Absatz die deutsche Industrie in diesen Ländern zu erwarten hat, kann ich hier nicht erörtern. » Op. cit., p. 39. (2 « Ich habe schon gesagt, ..., dass wir Absatzgebiete ausserhalb Deutschlands brauchen. » (3) « Für Deutschland handelt es sich zur Zeit darum, zu der grossen politischen Machtstellung sich eine wirtschaftliche Machtstellung ersten. Iîanges aufder Erde zu erobern und zu erhalten. » Op. cit., p. 38.