AU SEÜIL DU XXe SIÈCLE 329 Ce calcul effectué, on obtient : 753,000 fusils; 37,800 sabres; 1,476 canons de campagne, qui, ajoutés aux chiffres de l’armée allemande mobilisée, donnent : 2,616,000 fusils: 142,800 sabres; 7,080 canons de campagne. Ces chiffres représentent les forces minima de l’armée de terre dont disposerait la Confédération. Ces troupes, soumises à une seule volonté, éduquées d’après le système prussien, constitueraient, de toute évidence, un instrument d’attaque et de défense d’une incomparable puissance. Par leur nombre, elles dépasseraient d’un chiffre écrasant les forces de la France ou de la Russie; de plus, en raison des avantages économiques que présenterait pour la richesse et le ravitaillement du pays l’établissement du Zollverein de l’Europe centrale, la Confédération se trouverait mieux placée que les deux puissances réunies pour soutenir une longue lutte. La Russie, en effet, a pour longtemps encore besoin d’immenses capitaux et la France, si elle n’y prend sérieusement garde, finira par entrer dans la voie de l’appauvrissement financier. § 2. — Ces suites économiques du grand Zollverein, on les comprend déjà par tout ce qui précède. L’Allemagne, en bénéficiant des excédents agricoles de la Cisleithanie, diminuerait d’autant sa dépendance de l’étranger pour les produits de consommation. Les réformes que le gouvernement de Berlin ne manquerait pas de réaliser dès l’entrée de la Cisleithanie dans l’Union douanière allemande seraient particulièrement fécondes. Maître de la législation commerciale, des postes, des télégraphes, des téléphones, des che-