AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 171 Trieste. ha Revue mensuelle hongroise Va donné clairement à entendre : « Pour ce qui concerne l’Autriche occidentale et l’Allemagne, nous sommes d’avis que la Confédération de l’Allemagne du Nord doit s’étendre incontestablement sur toute l’Allemagne... Une Grande-Allemagne, une Allemagne unie sous la direction de la Prusse, vodà le seul moyen, pour l’Allemagne, d’accomplir la mission à laquelle elle est appelée par la Providence. Dans ces conditions seulement, elle peut être un appui solide pour l’empire hongrois oriental et permettre ainsi à celui-ci de remplir à son tour sa mission en Orient... La couronne tchèque est une absurdité ; la Bohême est un pays allemand et doit rester à l’Allemagne. Tout au plus pourrait-on accorder une plus grande autonomie à la Galicie (1). » Lors de son dernier voyage à Buda-Pesth (1897), Guillaume II, en paraissant se désintéresser absolument des Allemands qui vivent en Hongrie, a semblé dresser la contrepartie de ce programme. La note a même été si accentuée qu’après son départ M. G. Beksics, publiciste officieux, écrivait dans le Pesti Hirlap : « L’empereur allemand a abandonné les Germains de l’est de la Leitha. Aucune de nos nationalités non magyares ne peut plus compter sur une protection étrangère. Aucune action du dehors ne viendra donc empêcher l’unité de la nation magyare... Aujourd’hui, nous pouvons tout faire. » Donc, jusqu’à une époque très rapprochée, les Magyars, suivant avec constance la même ligne politique, sont restés adversaires du « fédéralisme ». Mais tout change. Des horizons nouveaux se découvrent. Les événements qui se sont passés en Autriche, surtout depuis 1897, déterminent actuellement chez les Magyars une évolution qui pourrait bien être décisive. De graves questions se posent devant les hommes d’État de Pesth sous une forme nouvelle, et (1) D’après le Nord, août 1868.