AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 63 leurs affaires intérieures. Ils eussent mieux fait de se rap-eler les paroles adressées par le prince de Bismarck, le 5 avril 1895, à une députation d’Allemands autrichiens : < Pour prouver efficacement vos sentiments à l’empereur ■ allemand, remplissez tous vos devoirs envers votre propre dynastie. Je vous conseille la condescendance et l’indulgence pour vos voisins slaves. » Le vieux chancelier ne se prononçait qu’à regret dans ce sens négatif. Incarnation de l’esprit prussien, il eût voulu, comme von Moltke, l’extension indéfinie vers le sud. Il en a même toujours ménagé les possibilités, mais la crainte d’englober une trop grande masse de Slaves et de catholiques l’arrêtait. « Je certifie, disait-il à un envoyé du Daily èlegraph, que si demain on m’offrait la Haute et la Basse-utriche, je les refuserais. Elles sont trop loin. Si Prague douvait changer de place avec Vienne, je ne dirais pas nbn (l). » ■ Bismarck garda jusqu’à la mort cette réserve voulue à liîgard du Pangermanisme, mais, dans ses dernières années, dlput constater l’impuissance de ses conseils. 3. — Des causes nouvelles, nées postérieurement à l’avènement de Guillaume II, ont toutes incliné l’opinion alemande à admettre comme nécessaire une nouvelle extension continentale de l’empire. JA sa chute du pouvoir, le prince de Bismarck laissa Âdlemagne dans un état de prospérité générale. L’ardeur ■vreuse avec laquelle le jeune empereur Guillaume saisit les rênes du gouvernement autorisa de nouvelles espé-■ices. Ses succès semblèrent les justifier. Grisés par les f»1) “ "• versichere, wenn mir Ober — und Niederösterreich morgen loten wurden, würde ich sie ablehnen. Sie sind zu weit ab. Wenn Prag ufce \ len die Plätze wechseln könnten, würde ich nicht nein sagen. » Cité par a Deutsche Zeitung du 6 août 1898 et par les Alldeutsche Blätter du 21 îoût 1898. 1