AU SEUIL I)U XXe SIÈCLE I6S traduit par une orientation économique déterminée, dont l’objectif est d’assurer la sauvegarde des biens matériels du pays. Si l’extension du Zollverein allemand à la Cisleithanie comporte véritablement des avantages considérables pour le commerce et l’industrie autrichiens, on devra admettre comme probable que, peu à peu, la tentation des jouissances matérielles aura raison des résistances nationales et qu’en fin de compte l’Autriche entrera dans l’Union douanière allemande, acte qui serait décisif, car l’histoire démontre que toutes les unions douanières ont abouti à l’absorption politique du plus faible des États contractants par le plus fort. Au contraire, si le projet d’extension du Zollverein est défavorable aux intérêts autrichiens, c’est une garantie de plus, et non la moins forte, de l’échec des Pan-germanistes. Il est donc capital de rechercher dans quel sens incline l’intérêt de l’Autriche. Pour déterminer cette direction, la situation économique présente de la Cisleithanie doit servir de point de départ au raisonnement. L’appréciation du secrétaire du syndicat central de l’industrie autrichienne offre à cet égard des garanties de compétence et d’impartialité. « Les rapports des chambres de commerce et des syndicats industriels, dit le Dr Grunzel, font un tableau effrayant de la situation actuelle de l’industrie autrichienne. Les États voisins, l’Allemagne, l’Italie et la Russie, montrent un brillant développement. Notre grande industrie se trouve, au contraire, dans un état de stagnation et même de recul. Qu’y a-t-il de plus significatif à cet égard que le rapport de la chambre de commerce de Prague, qui, l’an dernier, abstraction faite d une brasserie, n’enregistre pas une seule création d’un établissement industriel dans son riche district (1). » « Les (1) »Die Berichte der Handelskammern und industriellen Vereinigungen entwerten von der gegenwärtigen Lage der österreichischen Industrie ein erschreckendes Bild. Unsere Nachbarstaaten : Deutschland, Italien und