AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 331 tions occupées actuellement par les Allemands dans les Balkans, en Orient et en Extrême-Orient. A Bucarest, leur colonie compte « officiellement » 15,000 âmes, et leur mainmise financière sur toute la Boumanie est déjà réalisée. Tous les emprunts roumains ont été émis à Berlin, par la Disconto Gesellschaft, qui maintenant fait sentir durement la dépendance où elle tient ses débiteurs. « ... Chose extraordinaire, dit tIndépendance roumaine (1), la baisse de notre crédit, la dépréciation de nos fonds publics est, pour une grande partie, l’œuvre des représentants de l’épargne allemande... » A Belgrade, « ville slave de physionomie et même d’orgueil intime, si l’on peut dire, où l’Occidental se butte pour la première fois à des enseignes de magasins uniformément établies en caractères cyrilliques, le seul idiome de l’Occident que l’on trouve à parler dans ces magasins, c’est l’allemand (2). » En Bulgarie, bien que, de tous les pays des Balkans, ce soit celui où le « slavisme « est le mieux protégé, les Allemands, depuis le traité de Berlin, ont trouvé moyen de s’implanter. « Ce serait même, d’après le Slovenski Svet, un des terrains préférés du Deutscher Schulverein (3), qui tient bureaux ouverts à Sofia, à Boustchouck, à Philippopoli, à Varna (4). » A propos de la capitale, un correspondant bien renseigné pouvait écrire à YIlluslrirte Zeitung (15 juillet 1893) : « Sur les 35,000 habitants de Sofia, plus d’un quart est allemand ou autrichien. Les Bulgares de la classe instruite entretiennent de bonnes relations avec nos compatriotes et commencent même à apprendre notre langue maternelle. Sous peu, chacun de nos immigrants se trouvera tout à fait à l’aise (sic) en arrivant à Sofia ^5). » Dès (1) 14 décembre 1900. (2) Ch. Loi SEAU, le Balkan slave, p. 235. Perrin, Paris, 1898. (3) Le même dont j’ai parlé, p. 210. (4) Ch. Loiseac, op. cit., p. 236. (5) Idem.