PRÉFACE TU, rêt le développement de la nouvelle Allemagne pour qu’il lui soit permis d’ignorer les nationalités secondaires qui s’opposent à ce développement (1). » M. Marbeau commente les paroles de Skobeleff. « La lutte est inévitable entre le Slave et le Teuton (2), » et montre que cette lutte naîtra un jour en Europe centrale. Dans la Revue des Deux Mondes (3), M. Dareste prévoit que l’oppression des Tchèques par les Allemands sera l’origine du conflit : il en déduit la valeur européenne de la Bohême. M. A. Rambaud, dans ses belles études slaves, attire lui aussi l’attention sur le danger autrichien. Enfin, le président de la Chambre des députés français se place résolument sur le terrain de la grande politique : « Les premières années du vingtième siècle, dit-il, verront se dérouler, par l’effet des vicissitudes naturelles dans la maison d’Autriche, un drame décisif, dont il est aisé de prévoir dès aujourd’hui tout au moins le prologue et les premiers actes. Le rôle de la France y est tracé d’avance (4). » Puis plus récemment, dans son discours de réception à F Académie française (5), M. Paul Deschanel ne se contente pas de faire l’éloge enthousiaste d’Edouard Hervé, il donne à son pays l’avertissement suprême que les hommes d’état courageux prononcent à l’instant qu’ils sentent décisif : « Ah ! combien nous serions coupables (1) Louis Léger, le Monde slave, p. 43. Hachette, Paris, 1897. (2) Marbeau, Slaves et Teutons. Hachette, Paris, 1882. (3) V. Dareste, Revue des Deux Mondes, 1er août 1895. (4) Discours de M. Paul Deschanel au banquet du Comité national républicain du Commerce et de l’industrie, le 3 mars 1898. (5) lor février 1900.