AU SEUIL DU XXe SIÈCLE 323 1 LE NOUVEAU TERRITOIRE Tout d’abord, que serait le nouveau territoire constitué sur ces bases? § 1. — Il s’étendrait de Hambourg à Trieste (950 kilomètres à vol d’oiseau), depuis le Belt jusqu’à l’Adriatique, et par l’Adriatique il donnerait à l’Allemagne accès dans la Méditerranée. Sa superficie serait de 738,846 kilomètres carrés (1). § 2. — Sa population compterait 68,834,000 âmes ; 69 millions en chiffres ronds. § 3. — Ce simple énoncé fait aussitôt apparaître que l’empire allemand ne saurait ainsi s’étendre sans introduire dans une très forte proportion à l’intérieur de ses frontières des éléments slaves et catholiques. J’ai déjà dit pour quelles raisons cette éventualité doit être admise comme possible. Toutefois, afin que le caractère de vraisemblance de l’hypothèse faite subsiste nettement dans l’esprit, je crois nécessaire de montrer, avant d’aller plus loin, quels inconvénients pourraient résulter en réalité pour la confédération de la présence de ces nouveaux sujets slaves et catholiques. Comme non allemands, l’empire actuel compte (2) : (1) L’empire allemand actuel couvre une étendue de 540,483 kilomètres carrés. La superficie de la Cisleithanie est de 300,213 kilomètres. En raison de la Sonderstellung, du retranchement supposé de la Galicie, de la Buko-vine et de la Dalmatie, il convient de déduire de ce chiffre 78,532 kilomètres pour la première de ces provinces, 10^456 pour la seconde et 12,862 pour la troisième. (2) Chiffres donnés par l’Union pangermanique. V. Alldeutsches Werbe-und Merk-Büchlein, p. 24. Lehmann, Munich, 1899.