452 L F.MIMIIE Df MILIEU la prise do Péking. — Et les troupes françaises, au retour de cette expédition, s'installent en Coehinchino, dont les trois provinces méridionales et la capitale, Saigon, sont déclarées colonies françaises. Donc, il y a déjà trente ans, on aperçoit bien la triple brèche faite à l’intégrité chinoise, et les buts poursuivis par trois nations européennes : la Russie, dont les colonies sibériennes ne sont qu'un prolongement démesuré du territoire métropolitain, presse la Chine par la Mandchourie. — La France, par son installation au Sud du continent asiatique, tend à l'atteindre par le Sud. — L'Angleterre, préoccupée de ses intérêts commerciaux, prend position sur les «Mes, aux embouchures des grands fleuves, déversoirs naturels des pays riches, sans préjudice de l'extension indéfinie de son Hinterland indien. L’histoire des trente dernières années du six* siècle se dévoile tout entière dans ces ambitions embryonnaires, et le futur démembrement «1e la Chine commence là. L'exlen*ioii dos puissances en Extrême-Orient s’est produite eu deux phases, qu'on pourrait appeler celle du dévelop|iement normal, et celle de l'invasion. L'empire colonial des trois nations qui avaient des points d'appui en Extrême-Orient était destiné à progresser et A s'arrondir, suivant le génie particulier à chacune de ces nations ; la France, amoureuse des situations nettes rt dominatrices, par des extensions territoriales bjen définies; la Ruvsie, soucieuse de l'unité et de l'utilité de sa prépondérance, par de lentes et logiques endosmoses à travers les longues frontières communes ; l'Angleterre, pénétrée surtout d'ambitions commerciales, par des influences latentes.