CHAPITRE V 101 opiniâtre et exclusif, étaient parvenus à connaître et à tracer cent mille caractères. Afin île remédier à une telle impossibilité pour la masse, 011 a créé, dans la langue écrite, plusieurs divisions: il y a la langue'administrative, la langue diplomatique, la langue commerciale, etc., composées chacune de deux à trois mille caractères, qui donnent déjà un travail très suffisant à ceux qui les emploient, et surtout aux interprètes. La langue poétique est de beaucoup la plus nombreuse et la ¡dus compliquée. L’écriture se fait au pinceau età l'encre doChine sur papier de roseau ou de bambou très transparent et fin, mais solide ; l'impression se fait sur même |tapier, en caractères de bois dur, buis ou gaïae. Presque tous les souverains de la Chine ont protégé la littératikre ; on n’en cite guère qu'un qui ait persécuté les lettrés et détruit les livres. Les poètes sont populaires et révérés. L’enseignement est général et répandu partout ; il concerne surtout les traités de morale et de sociabilité, et les recueils de philosophie assez douce, où les préceptes et les apophtegmes de Confucius sont résumés et mis h la portée de tous, pour faire trouver la vie agréable h la plupart, et au moins supportable au plus miséiable et au plus déshérité d'entre les Jaunes. Nous verrons comment, de ces traditions immuables, découle un rode de justice d’une logique singulière, et comment, de cette compréhension philosophique générale, sortent un état d’âme spécial, une alacrité intellectuelle, et un contentement phvsique dans la médiocrité sociale du destin populaire.