330 BIZERTE gouvernement français d’entreprendre et d’achever Ja conquête de Madagascar ; puis, celle première tâche accomplie, d’ouvrir des négociations pour la révision des traités tunisiens. Une à une, en commençant par celles qui n’avaient dans la Régence que de faibles intérêts et par nos alliées, les puissances furent amenées à reconnaître le droit supérieur de la France et à renoncer à leurs anciens privilèges. Il fallait s’adresser d’abord à un Etat qui fît partie de la triple alliance : l’Au-triche-Hongrie, la première, moyennant une très légère concession douanière, renonça, par la « déclaration » du 20 juillet 1896, « à invoquer en Tunisie le régime des capitulations », et à réclamer, pour elle-même, en vertu de la « clause de la nation la plus favorisée, le régime établi ou à établir, en matière de douane et de navigation, entre la France et son protectorat tunisien ». L’Italie, découragée dans sa résistance par l’attitude de l’Autriche-Hongrie, son alliée, comprenant que toutes les puissances finiraient par imiter 1a. première, craignant surtout de rester isolée et dépourvue de tout moyen d’action au moment où son traité avec la Régence allait arriver à échéance et où elle souffrait cruellement, dans ses intérêts économiques, de la rupture des relations commerciales avec la France, se résigna, non sans peine, et négocia, avec le ministère du quai d’Orsay, une « convention consulaire et d établissement », et une « convention d’extradition », qui furent signées, l'une et l’autre, le 28 septembre 4896 : tout en accordant des garanties à ses nationaux, elles abolissaient le traitement d’exception