302 LA TRIPOLITAIN’E par de hautes collines, il présente un très bon et très profond mouillage, que l’amiral Gan-theaume utilisa en 1808 ; Rohlfs, qui l’a visité, déclare qu’il pourrait devenir le meilleur port de guerre de toute l’Afrique septentrionale. Plus à l’est encore, cachée derrière un promontoire rocheux, et garantie de tous les vents par le rebord du plateau de Marmarique, la baie de Tobrouk enfonce dans le littoral ses profondes indentations ; Schweinfürth, qui l’a vue en 1883, la déclare vaste, sûre, profonde et la compare à celle de La Valette et au lac de Bizerte. Une puissance militaire européenne, qui serait maîtresse de la Cyrénaïque, n’aurait donc que le choix pour établir, dans une position excellente, entre Bizerte, Malte, Messine et, d’autre part, l’Egypte et les Echelles du Levant, un port de guerre de premier ordre. La nation qui le posséderait serait en mesure d’exercer une influence décisive sur les destinées de la Méditerranée. III Où finissent les espaces déserts que les cartes attribuent à la Tripolitaine et que les traités reconnaissent à la Sublime-Porte, il est difficile de le dire avec précision; vers l’est, les Turcs occupent effectivement l’oasis d’Aoudjila ; vers l’ouest, entre le Sahara tripolitain et 1’ « arrière-pays » tunisien, aucune frontière n’a été tracée. Des garnisons ottomanes ont pris possession des oasis du Fezzan, de Bhadamès, Sinaoun, Derdj et, plus