MALTfi 447 mette à ses flottes de se réfugier, de se ravitailler, de se réparer dans ses ports, et qui se charge de l’approvisionnement du rocher de Gibraltar et de l’archipel maltais. Ainsi, pour les Anglais, dans la Méditerranée, la question militaire est intimement unie à une question politique : elle en dépend. L’hégémonie militaire de la Grande-Bretagne, dans la Méditerranée, ne s’appuie pas sur une longue étendue de côtes, mais sur une longue ligne jalonnée de forteresses isolées : Gibraltar, Malte, Alexandrie, la baie de la Sude ; \ 800 kilomètres, sans un rivage, sans un port anglais, séparent Malte de Gibraltar ; pour aller de l’une à l’autre, une flotte britannique serait forcée de défiler constamment le long des côtes françaises ; elle se trouverait, pendant presque toute la traversée, dans le triangle dont Toulon, Bizerte et Oran mai’quent les sommets et dont la Corse flanque l’un des côtés ; elle risquerait, à chaque instant, d’être attaquée de flanc par les torpilleurs de Mers-el-Kébir, d’Alger, de Bizerte ; si elle faisait un crochet vers le nord, elle rencontrerait ceux de Port-Vendres, de Marseille, de Toulon, d’Ajaccio et de Porto-Vecchio. Ces conditions défavorables seraient complètement retournées, si, dans l’intérieur du triangle, l’Angleterre possédait un troisième point d’appui, une troisième forteresse ; Port-Mahon qui, pour l’Angleterre, fut sa Malte du dix-huitième siècle, est la meilleure position stratégique de la Méditerranée occidentale 1 ; des hommes comme sir Charles Dilke, 1. Port-Mahon,à 580 milles de Malte et h 430 milles de Gibraltar, commande la route de Marseille et de Toulon en Algérie. Lors